Accra, Ghana – « Je prie pour tous les réfugiés du monde. Je leur dis de travailler dur et d’être patients ». Rashida est une réfugiée soudanaise.

Elle est arrivée au Ghana en 2014 où elle a vécu avec son mari, Mustapha, et leurs trois enfants dans le camp de réfugiés de Krisan, dans la région de l’Ouest, jusqu’en janvier 2024, date à laquelle ils sont partis pour les États-Unis.

Rashida, Mustapha et leur famille à l'aéroport d'Accra lors de leur départ pour les Etats-Unis. Photo : OIM Ghana/Randi-Lyn Miller

« Cela faisait neuf ans que j’attendais ce jour », a déclaré Rashida.

En repensant à son séjour au Ghana, Rashida se veut reconnaissante. Reconnaissante envers le Gouvernement du Ghana pour la paix qui règne dans le pays. Reconnaissante envers les organisations qui l’ont soutenue, ainsi que sa famille et d’autres réfugiés, tout au long de son parcours : l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le HCR et la Commission ghanéenne pour les réfugiés (Ghana Refugee Board).

« Je suis venue au Ghana parce qu’il y a la guerre dans mon pays, les gens se battent. J’ai fui mon pays et je suis venue au Ghana pour la paix. Il fait bon vivre au Ghana. Le Ghana est pacifique. J’aime le Ghana », a indiqué Rashida.

Les réfugiés ont trouvé de nouveaux amis et sont devenus une famille dans le camp. Mustapha se souvient : « Nous sommes de 13 nationalités différentes et nous travaillons tous ensemble ». Rashida et Mustapha ont pu gagner leur vie en tant qu’éleveurs de volailles, vendant leurs produits dans le camp de réfugiés de Krisan et à Takoradi.

Rashida et Mustapha sont déterminés et optimistes quant à leur avenir. « Je n’ai pas peur », a déclaré Rashida. « Je suis prête à tout. Je veux aller à l’école et apprendre à devenir une femme d’affaires ».

Surtout, ils espèrent un avenir meilleur pour leurs enfants. « Mon espoir pour mes enfants est qu’ils apprennent et étudient, et que je puisse bien m’occuper d’eux. C’est mon rêve », a indiqué Rashida.

« Mon rêve est de travailler dur pour mon avenir. J’ai beaucoup de membres de ma famille qui sont toujours en situation de déplacement au Soudan et je veux les aider, parce qu’en ce moment, la situation est très mauvaise. Parfois, ils se couchent sans avoir mangé, car il n’y a pas de travail pour eux », a ajouté Mustapha.

L’OIM a fait ses adieux à la famille de Rashida et Mustapha en janvier 2024 lorsqu’ils ont quitté le Ghana pour les États-Unis avec 18 autres réfugiés du Soudan et de la République centrafricaine.

Cette aide a été rendue possible grâce à une collaboration entre l’OIM, l’UNHCR Ghana, le Ghana Refugee Board, le Church World Service/Resettlement Support Center Africa (RSC Africa) et les U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS), par le biais du United States Resettlement Admission Program (USRAP). Le soutien de l’OIM tout au long du processus de réinstallation comprenait des évaluations médicales, une orientation culturelle, des services de transport, d’hébergement et de restauration.

Elizabeth Mensah, Assistante aux opérations à l’OIM Ghana, a été l’une des collègues qui ont accompagné les réfugiés tout au long du processus – depuis le jour où les réfugiés ont été interviewés par l’USCIS à l’Ambassade des États-Unis à Accra jusqu’au jour de leur départ.

Elizabeth Mensah, assistante d'opérations à l'OIM Ghana. Photo : OIM Ghana/Juliane Reissig

« Nous sommes ici pour le bien des réfugiés. L’OIM tient passionnément à leur vie et veille à ce qu’ils se réinstallent avec succès et dans la paix avec leurs familles », a-t-elle déclaré. « Je ne peux pas décrire le sentiment de pouvoir soutenir les personnes en situation de vulnérabilité et d’être là pour elles, parce qu’elles nous admirent. Je suis très fière de pouvoir interagir avec eux, d’entendre leurs histoires et de faire partie de leur histoire de réussite en matière de réinstallation aux États-Unis », a-t-elle ajouté.

En 2023, l’OIM Ghana a facilité le départ de 1 702 (895 hommes, 807 femmes) réfugiés dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Parmi eux, 594 réfugiés (350 hommes, 244 femmes) ont été réinstallés aux États-Unis avec le soutien de six pays : Cameroun, Ghana, Guinée, Mauritanie, Niger et Togo.

La Division Migration et Santé de l’OIM Ghana joue également un rôle crucial dans le processus en fournissant des évaluations de santé et des vaccinations aux réfugiés. En 2023, plus de 200 réfugiés résidant au Ghana et se préparant à la réinstallation aux États-Unis ont bénéficié d’évaluations de santé afin d’identifier et de traiter tout problème de santé avant d’entreprendre leur voyage. Ce soutien, fourni au Centre d’évaluation sanitaire des migrations (MHAC) de l’OIM Ghana à Accra et à l’hôpital St. Martin De Porres à Eikwe, près du camp de réfugiés de Krisan, a permis de s’assurer que les réfugiés étaient aptes à voyager.

« Aujourd’hui est le plus beau jour de ma vie. Je me rends aujourd’hui aux États-Unis. Je me réjouis de l’avenir pour mes enfants et pour nous », a déclaré Mustapha lors de son départ à l’aéroport international Kotoka d’Accra.

A gauche : Rashida et Mustapha avec des collègues de l'OIM ; à droite : collègue de l'OIM accompagnant les réfugiés à l'aéroport. Photo : OIM Ghana/Randi-Lyn Miller

À leur arrivée aux États-Unis, le Gouvernement américain et d’autres agences de réinstallation ont pris le relais pour aider les réfugiés à commencer leur nouvelle vie.

L’OIM Ghana souhaite à la famille de Rashida et Mustapha tout le meilleur pour leur avenir et reste solidaire avec tous les réfugiés au Ghana et dans le monde.

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